Suite à une campagne de mesures de l’ARS (Agence Régionale de Santé), il a été constaté une teneur en perchlorates supérieure à 4 microgrammes par litre d’eau, sur certaines communes de Chartres métropole. La réglementation ne fixe pas de seuil réglementaire de potabilité, il s’agit d’un seuil de recommandation et d’information. L’ARS est donc tenue d’informer et de rappeler les recommandations sur ses rapports d’analyse sanitaire affichés en mairie : il est recommandé de ne pas utiliser l’eau du robinet pour la préparation des biberons des nourrissons de moins de 6 mois. En dehors de la préparation, l’eau du robinet peut être consommée sans risque.

Que sont les perchlorates ?

Les divers sels de perchlorates sont particulièrement utilisés dans les domaines militaires et de l’aérospatiale. Les perchlorates peuvent se retrouver dans des zones ayant fait l’objet de combats pendant la première guerre mondiale. On les retrouve aussi dans certains engrais utilisés dans les années 30.

Quels sont les effets sanitaires liés à l’ingestion de perchlorates ?

Selon l’Agence Régionale de Santé, les perchlorates ne sont classés ni cancérogènes, ni mutagènes.

Les perchlorates interfèrent avec le processus d’incorporation de l’iode par la thyroïde ; ils peuvent donc induire une diminution dans la synthèse des hormones thyroïdiennes (TSH). C’est un effet biologique. Les études épidémiologiques ne permettent pas de conclure à un effet clinique sur l’homme aux niveaux d’exposition actuellement mis en évidence.

Il convient de souligner que les perchlorates ne s’accumulent pas dans l’organisme humain et que leurs effets sont réversibles. Les fluctuations de courte durée des hormones thyroïdiennes ne sont pas un problème chez l’adulte en bonne santé.

Quelles sont les personnes concernées par les recommandations sanitaires ?

Pour une teneur en perchlorates entre 4 et 15 µg/L, comme mesuré sur l’eau potable de certaines communes de Chartres métropole,  seuls les nourrissons de moins de 6 mois sont concernés, compte-tenu de l’immaturité de leur thyroïde.

Pour les autres catégories de la population, il n’y a pas lieu de restreindre la consommation d’eau du robinet aux niveaux d’exposition actuellement mis en évidence. Les travaux d’expertise n’ont pas identifié d’autres populations vulnérables (par exemple, les personnes âgées, immunodéprimées ou ayant des troubles de la thyroïde).

Quelles sont les recommandations du ministère chargé de la santé ?

Sur la base des avis de l’Anses (Agence nationale de la sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) des 18 juillet 2011 et 20 juillet 2012, qui reposent sur des calculs de seuils extrêmement protecteurs, la DGS (Direction Générale de la Santé) a demandé, par principe de précaution, que des recommandations soient prononcées :

  • entre 4 et 15 µg/L et de perchlorates : de ne pas préparer de biberons avec l’eau du robinet
  • au-delà de 15 µg/L : de ne pas consommer d’eau du robinet pour les femmes enceintes et allaitantes et de ne pas préparer de biberons avec l’eau du robinet pour les nourrissons de moins de 6 mois

 

« J’ai utilisé de l’eau du robinet contenant du perchlorate pour la préparation des biberons.
Quels sont les risques pour la santé de mon bébé ? Dois-je consulter un médecin ? » 

L’Anses dans son avis du 20 juillet 2012 conclut qu’au vu des données disponibles à ce jour, un dépassement modéré de la valeur de 4 µg/L chez le nouveau-né ne semble pas associé à des effets cliniquement décelables.

Il n’y a donc pas lieu de consulter spécifiquement un médecin en dehors du suivi médical habituel dans le cadre des examens obligatoires des nourrissons et des jeunes enfants.

Quel est l’impact sur mon quotidien ? Y a t’il un risque d’utiliser l’eau du robinet ?

Les recommandations ne concernent que l’ingestion de l’eau du robinet par les nourrissons. Vous pouvez boire l’eau du robinet, vous laver les dents, prendre une douche, faire la vaisselle de toute la famille (y compris laver les biberons), laver le linge, …, même si votre commune est concernée par les mesures de restriction.

Quelles sont les communes concernées ? 

Les communes concernées sont : GELLAINVILLE, CHARTRES, LUISANT, MORANCEZ, LUCE, MAINVILLIERS et COUDRAY (LE).

Vous pouvez consulter les données sur la qualité de l’eau distribuée sur votre commune sur le site de l’ARS :

https://carto.atlasante.fr/1/ARSR24_INFOFACTURES.map